CINQ PROPOSITIONS POUR PRÉPARER LA RÉVOLUTION CALENDAIRE (1/5)
PROPOSITION N°1 :
RÉORGANISER LES PÉRIODES
D’ENREGISTREMENT
ÉTAT DES LIEUX
Globalement, la saison des clubs table sur une périodicité annuelle. Mais les compétitions ne coordonnent pas de la même façon. On recense deux emplois du temps différents : la saison « chevauchante » et la saison « calendaire ».
– La saison « chevauchante » : elle enjambe 2 années civiles distinctes. Elle commence à partir du 2nd semestre (à partir de juillet) et se termine à la fin du 1er semestre de l’année suivante (juin).
– La saison « calendaire » : elle se base sur une année civile. Elle débute en janvier et s’achève en décembre.
La saison des compétitions nationales de clubs
Compétitions nationales de clubs disputées en saison chevauchante (2013/14)
Avec 129 pays sur 209 (soit 61,72%), les associations nationales affichent une nette préférence pour le calendrier en saison chevauchante. Un modèle très prisé en Europe (79,25%) mais qui ne s’est pas franchement imposé en Amérique du Nord (65,71%) et Afrique (61,11%).
Compétitions nationales alignées en saison chevauchante (2013/14)
Liste des 129 associations nationales par confédération continentale |
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Zone UEFA (42 associations nationales) : ALB, ARM, AND, AUT, AZE, BEL, BIH, BUL, CRO, CYP, CZE, DEN, ENG, ESP, FRA, GEO, GER, GRE, HUN, ISR, ITA, LIE, LUX, MDA, MKD, MLT, MNE, NED, NIR, POL, POR, ROU, RUS, SCO, SMR, SRB, SUI, SVK, SVN, TUR, UKR, WAL. |
Zone CSF (4 associations nationales) : BOL, CHI, URU, VEN. |
Zone CONCACAF (23 associations) ; AIA, ARU, ATG, BAH, BER, BLZ, CAY, CRC, DMA, GUA, HON, JAM, MEX, MSR, NCA, PAN, SKN, SLV, SUR, TRI, VGB, VIN, VIR. |
Zone CAF (33 associations nationales) : ALG, BDI, BEN, BFA, BOT, CIV, COD, CPV, DJI, EGY, ETH, GAB, GHA, GNB, GUI, LBR, LBY, LES, MAR, MLI, MRI, MTN, MWI, NAM, NIG, RSA, RWA, SEN, SOM, SWZ, TAN, TUN, UGA. |
Zone AFC (22 associations nationales) : AUS, BAN, BHR, BRU, GUM, HKG, IND, IRN, IRQ, JOR, KSA, KUW, LIB, OMA, NEP, PAK, PLE, PHI, QAT, SYR, UAE, YEM. |
Zone OFC (5 associations nationales) : NZL, SAM, SOL, TAH, VAN. |
Compétitions nationales de clubs disputées en saison calendaire (2014)
Seules 80 associations nationales sur 209, soit 38,28%, ont opté pour un calendrier en année civile. Ce type d’organisation est majoritairement implanté en Amérique du Sud (60%), en Océanie (54,55%) et en Asie (52,17%).
Compétitions nationales alignées en saison calendaire (2014)
Liste des 80 associations nationales par confédération continentale |
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Zone UEFA (11 associations nationales) : BLR, EST, FRO, FIN, IRL, ISL, KAZ, LTU, LVA, NOR, SWE. |
Zone CSF (6 associations nationales) : ARG, BRA, COL, ECU, PAR, PER. |
Zone CONCACAF (12 associations nationales) : BRB, CAN, CUB, CUW, DOM, GRN, GUY, HAI, LCA, PUR, TCA, USA. |
Zone CAF (21 associations nationales) : ANG, CGO, CHA, CMR, COM, CTA, EQG, ERI, GAM, KEN, MAD, MOZ, NGA, SEY, SLE, SSD, STP, SUD, TOG, ZAM, ZIM. |
Zone AFC (22 associations nationales) : AFG, BHU, CAM, CHN, IDN, PRK, KOR, JPN, KGZ, LAO, MAC, MAS, MDV, MGL, MYA, UZB, SIN, SRI, TJK, TPE, THA, TKM, TLS, VIE. |
Zone OFC (6 associations nationales) : ASA, COK, FIJ, NCL, PNG, TGA. |
Attention, il se peut aussi que deux compétitions d’un même pays se déroulent à des fréquences différentes. Au Belarus par exemple, le championnat a lieu en année civile et la coupe en saison chevauchante. Pour info, on s’est en priorité basé sur l’emploi du temps de la ligue pour effectuer ce recensement. Mais ce cas est extrêmement rare tout comme pour l’organisation de la saison féminine des clubs qui peut être différent de son équivalent masculin. En Angleterre, la Women’s Super League a lieu en année calendaire, ce qui n’est pas le fait de la Premier League.
La saison des compétitions continentales de clubs
Les 6 confédérations continentales sont plus partagées que les associations nationales sur l’organisation de leurs compétitions : 3 en saison chevauchante et 3 en saison calendaire.
Compétitions continentales de clubs disputées en saison chevauchante
UEFA : Ligue des Champions et Ligue Europa
CONCACAF : Ligue des Champions
OFC : Ligue des Champions
Mais lorsqu’une compétition nationale n’est pas organisée de la même manière qu’un tournoi continental, cela crée des décalages incommodants pour les clubs. Prenons le cas du Kazakhstan ou de la Suède (saison calendaire) dont les meilleures équipes disputent les coupes européennes (saison chevauchante). Ils doivent attendre 6 mois pour entamer leur campagne continentale. Entre-temps, la première mi-temps d’un nouveau championnat national se serait déjà écoulée. La mauvaise lisibilité de la saison perturbe aussi bien les supporteurs que dirigeants et entraîneurs. L’idéal pour un club est donc de débuter toutes les épreuves alignées sur la même fréquence saisonnière. Concernant les compétitions continentales alignées en saison chevauchante, 70 associations nationales sur 99 jouissent actuellement de ce privilège (70,70%).
Championnats nationaux alignés sur la même fréquence saisonnière que leurs compétitions continentales
(Saison chevauchante 2013/14)CONFÉDÉRATIONS | ASSOCIATIONS |
---|---|
UEFA | 42/53 |
CONCACAF | 23/35 |
OFC | 5/11 |
TOTAL | 70/99 |
Compétitions continentales de clubs disputées en saison calendaire
CONMEBOL : Coupe des Libérateurs et Coupe Sud-Américaine
CAF : Ligue des Champions et Coupe de la Confédération
AFC : Ligue des Champions, Coupe de l’AFC, Coupe du Président
On peut également invoquer l’exemple en sens inverse pour l’Algérie (saison chevauchante) qui participe aux épreuves africaines (saison calendaire). Alors qu’il était entraîneur de l’USM Alger (ALG), Roland Courbis avait préféré ne pas participer à la C3 Africaine de 2014. «C’est une compétition qui se joue sur deux saisons avec des joueurs différents, se justifie le coach français, et ce n’est pas normal (1)». Quitte à choisir, ce dernier avait même marqué sa préférence pour la coupe arabe des clubs, simplement parce que cette compétition régionale est casée sur une saison chevauchante. En année civile, moins de la moitié des associations nationales sont calées sur la même fréquence saisonnière que leurs compétitions continentales (51 sur 110 soit 46,36%).
Championnats nationaux alignés sur la même fréquence saisonnière que leurs compétitions continentales
(Saison calendaire 2014)Championnats nationaux alignés sur la même fréquence saisonnière que leurs compétitions continentales
CONFÉDÉRATIONS | ASSOCIATIONS |
---|---|
CSF | 6/10 |
CAF | 21/54 |
AFC | 24/46 |
TOTAL | 51/110 |
L’unité de temps de la saison bafouée
Comme la saison interclubs s’étale sur une année, l’effectif des clubs doit être le même tout au long de l’exercice, mais c’est très loin d’être le cas. En effet, comme le calendrier FIFA combine deux types de saison, il est donc malheureusement nécessaire de conserver autant de périodes d’enregistrement. C’est pourquoi le club peut remanier son effectif en plein cœur de l’exercice, ce qui le conduit à ne pas respecter pas l’unité de temps de la saison…
Une porte ouverte au nomadisme des joueurs
Le « mercato » (appelé également « période complémentaire de mutation autorisée ») avait été adopté en 1997 sous la pression des clubs, puis maintenu par la réforme des transferts survenue en 2001. En cas d’élimination prématurée en Coupes d’Europe, ces derniers pouvaient se débarrasser de certains renforts devenus aussi inutiles que coûteux. Cette stratégie court-termiste est depuis constamment remise en cause, notamment par la FIFPRO qui a proposé sa suppression. A moins que l’on décide de le conserver pour des cas exceptionnels, en limitant par exemple le nombre de transferts par club ou encore en autorisant l’acquisition de joueurs ayant peu joué. En 1996, un club de basketball belge (les Castors de Namur-Braine) a même voulu aller plus loin en souhaitant embaucher des joueurs à n’importe quel moment de la saison ! À l’origine, le différend portait sur l’invalidation de l’inscription de Jyri Lehtonen, un basketteur Finlandais enregistré en dehors des périodes d’engagement fixées par la fédération nationale (FRBSB). L’affaire atterrit devant la Cour de Justice Européenne, le principe de libre circulation étant mis en avant. Heureusement, la CJCE s’est opposée à cette résolution avançant qu’il fallait protéger l’intégrité des compétitions (Arrêt Lehtonen prononcée en 2000).
Une saison, deux périodes d’enregistrements
Pour la FIFA, la saison correspond à la période comprise entre le premier et le dernier match du championnat national. Pour protéger l’intégrité sportive de la compétition, « un joueur ne peut être enregistré qu’auprès d’un club à la fois » (article 5). Ce dernier peut être « enregistré auprès de trois clubs au maximum au cours d’une même saison. Durant cette période, le joueur ne peut être qualifié pour jouer en matches officiels que pour deux clubs ». Il est donc impossible d’officier pour plus de 2 équipes participant à la même épreuve mais jouer pour une troisième formation durant la même saison est permis à condition qu’il s’agisse d’une compétition calée sur un calendrier différent puisqu’il s’agirait d’une nouvelle saison (passage d’une saison chevauchante à une saison calendaire ou vice-versa). Chaque association nationale peut fixer 2 périodes d’enregistrement selon ses convenances avec toutefois quelques conditions (cf. article 6 du règlement du statut et du transfert du joueur). La première période qui précède en principe le début de la saison ne doit pas excéder 12 semaines. La seconde période, qui se situe au milieu de la saison, ne doit pas dépasser 4 semaines. Généralement elles s’ouvrent à partir de janvier ou de juin. Les associations doivent communiquer leurs dates à la FIFA au moins 12 mois à l’avance, sinon c’est la FIFA qui se charge de les définir.
Exemples de périodes d'enregistrement (2013/14 ou 2014)
ASSOCIATIONS | PREMIÈRE PÉRIODE | SECONDE PÉRIODE |
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(1) FRANCE (Chevauchante) | 11 juin/02 septembre 2013 | 01/31 janvier 2014 |
(2) ALLEMAGNE (Chevauchante) | 01 juillet/31 août 2013 | 01/31 janvier 2014 |
(3) BRÉSIL (Calendaire) | 01 janvier/31 mars 2014 | 14 juillet/13 août 2014 |
(4) ÉTATS-UNIS (Calendaire) | 18 février/12 mai 2014 | 08 juillet/06 août 2014 |
Les joueurs appelés à changer de club doivent attendre l’arrivée de l’une de ces deux périodes d’enregistrement pour accéder au marché des transferts. Excepté bien sûr pour les joueurs au chômage ou en fin de contrat qui peuvent rejoindre un club à tout moment.
Compétitions faussées et palmarès dévalués
Grâce à l’arrêt Lehtonen promulgué en 2000, le respect des périodes d’enregistrement a été consolidé. Mais le club conserve toujours le droit de remanier son effectif en plein cœur de l’exercice, ce qui le conduit à ne pas se conformer à l’unité de temps de la saison qui normalement est fixée à une année. Ce système est une entrave à la bonne marche des compétitions interclubs. Les cartes du jeu sont redistribuées en plein milieu d’une saison et les forces en présence sont chambardées. Tous les clubs n’ont pas forcément les mêmes moyens financiers pour aller pêcher un joker fiable on ne sait où. Le mercato déstabilise les effectifs et influe sur la motivation du joueur qui peut être tenté de quitter son club prématurément. A moins que ce ne soit l’employeur qui pousserait vers la sortie, un sportif qui ne ferait plus partie du projet, au passage il en profiterait pour récupérer l’argent du transfert. Souvent on assiste à des cas cocasses : un footballeur est transféré en milieu de saison vers un club d’un même championnat. En fait c’est comme si on changeait d’équipe à la mi-temps d’une rencontre. Et où se trouve le mérite, lorsque l’on remporte un trophée en ayant juste parcouru la moitié du chemin sans véritablement se fouler ? Heureusement, les confédérations en ont eu conscience, en interdisant aux joueurs d’être enregistrés pour plus d’un club dans une seule et même épreuve continentale. Sauf en Asie. En 2012, le Brésilien Rafinha se faisait éliminer au premier tour de la C1 de l’AFC avec le club de Gamba Osaka (JPN). Au 2nd semestre, il est transféré à Ulsan Horang-I (KOR) avec lequel il remporte le titre asiatique qui semblait lui avoir échappé avec les Japonais. Bof. Pour le Mondial des Clubs, c’est une autre affaire. Compétition assez courte et programmée en décembre, elle rassemble des vainqueurs des C1 assez récents (Afrique et Asie achèvent leur compétition en novembre), mais ce n’est pas le cas de l’Europe, la CONCACAF, l’Océanie et l’Amérique du Sud, dont les champions sont sacrés en milieu d’année (mai/juin voire juillet pour la CONMEBOL), c’est-à-dire juste avant l’ouverture du marché des transferts. Ces derniers peuvent par anticipation, se renforcer avec des joueurs qui n’ont même pas remporté la C1. Par exemple, Ronaldo qui a rejoint le Real Madrid en août 2002, a remporté la coupe intercontinentale face à Olimpia Asunción (2-0) en décembre 2002, alors qu’il n’a pas participé à la Ligue des champions de la saison dernière (2001/02). Est-ce normal ? Même constat pour Zlatan Ibrahimovic, champion du monde des clubs en 2009 avec le FC Barcelone, mais éliminé de la Ligue des Champions en 2008/09 avec l’Inter de Milan. Là encore, le palmarès du joueur est sans véritables mérites. Ce qui fausse complètement le tournoi qui perd alors de son crédit. Pour les super coupes nationales et continentales, le problème est le même, mais c’est à relativiser puisque ces compétitions sont secondaires ou honorifiques, sans compter qu’elles jouent une fonction inaugurale et se déroulent très souvent en tout début de saison.
RECOMMANDATIONS
La révolution calendaire passe par l’unification des saisons. On évoque souvent un calendrier basé sur une année civile, une idée déjà émise par la FIFA en 1999. Finalement, la FIFA a opté pour un calendrier bicéphale, approuvé en 2000 sous le nom de « Calendrier International des Matches Coordonnés » puis entré en vigueur en 2002. En réalité, ce planning sécurise surtout les plages réservées aux équipes nationales. En plus des matches ponctuels prévus tout au long de l’année (amicaux ou officiels), la FIFA et les confédérations peuvent investir la période juin/juillet pour fixer leurs tournois (Coupe du Monde et Championnats Continentaux) avec une alternative possible en janvier/février.
Calendrier international des matches coordonnés
MOIS | ACTIVITÉS |
---|---|
mi- décembre/mi-février | Trêve et/ou Tournois finaux des équipes nationales |
mi-février / mai | Compétitions interclubs (+ matches internationaux à intercaler) |
juin /juillet | Trêve et/ou Tournois finaux des équipes nationales |
août / mi-décembre | Compétitions interclubs (+ matches internationaux à intercaler) |
En 2011, l’idée d’un calendrier unifié a été de nouveau évoquée en raison de l’attribution de la CM 2022 au Qatar (2), mais le dessein semble avoir été abandonné… Élaborer un cadre unifié demandera du temps pour le mettre en œuvre car le plus difficile sera de convaincre plus d’une centaine d’associations nationales. On y reviendra. En attendant, on peut déjà réformer le système actuel en harmonisant les périodes d’enregistrement, en simplifiant les procédures de transferts tout en protégeant l’intégrité des compétitions.
Harmoniser les périodes d’enregistrement
Fixer les périodes d’enregistrement à des dates communes
Même si c’est déjà très souvent le cas, les compétitions officielles interclubs seraient obligatoirement comprises entre le 1er janvier et le 31 décembre pour les saisons calendaires et entre le 1er juillet et le 30 juin pour les saisons chevauchantes. Les périodes d’enregistrement seraient fixées à des dates précises et s’étaleraient sur 3 mois pour le début de saison et 1 mois pour le milieu de saison. Les joueurs ne pourraient pas être enregistrés en dehors desdites périodes. Toutefois, une exception prévue par le règlement serait maintenue : un joueur qui se retrouverait sans club à l’expiration des délais indiqués, pourrait être recruté à tout moment de la saison.
Nouvelles périodes d'enregistrement
SAISONS | PREMIÈRE PÉRIODE | SECONDE PÉRIODE |
---|---|---|
Chevauchante | du 1er juin au 31 août | du 1er au 31 janvier |
Calendaire | du 1er décembre au 1er mars | du 1er au 31 juillet |
Quelle que soit la fréquence choisie, les fenêtres d’enregistrement seraient toutes superposées afin de permettre aux joueurs de passer d’une saison calendaire à une saison chevauchante et vice-versa. La connexion serait assurée par le mois de janvier en début d’année et par le mois de juillet au milieu d’année. Un joueur ne pourrait être transféré (d’un club à un autre) ou recruté (c’est-à-dire sans club au moment de son engagement) qu’une seule fois par période d’enregistrement et attendrait donc 4 mois pour changer de club. Si le nouveau club est rejoint au cours de la première période d’enregistrement, le joueur attendrait le 1er janvier en saison calendaire ou le 1er juillet en saison chevauchante pour disputer des matches officiels, ce qui correspondrait au début de la nouvelle saison. Cette mesure essentielle vise à protéger l’intégrité des saisons.
Étendre le règlement aux amateurs
Le règlement concernant le recrutement des amateurs varie d’un pays à l’autre. En France, on ne parle pas de transferts mais de mutations. Les joueurs ont le droit de changer de clubs durant deux périodes distinctes :
– en période normale, du 1er juin au 15 juillet (trêve de l’intersaison)
– hors période du 16 juillet au 31 janvier et sous conditions après le 31 janvier.
Par souci de simplicité, les joueurs qui participent aux compétitions officielles amateurs pourraient être soumis aux mêmes règles d’enregistrement que les professionnels, afin de mieux respecter l’unité de temps de la saison et l’intégrité des compétitions (cf. ci-dessous). Les règlements spécifiques qui permettent d’éviter un trop grand nombre de mouvements dans la saison seraient admis (limitation du nombre de joueurs surclassés en âge ou fraîchement mutés sur la feuille de match, etc.).
Seuls un joueur professionnel et un club peuvent établir un contrat en bonne et due forme. Ledit « contrat est établi pour une durée minimale allant de la date de son entrée en vigueur jusqu’à la fin de la saison et au maximum pour une durée de cinq ans » (article 18). Durant l’exécution du contrat, un joueur peut aussi être prêté à un autre club, avec l’accord de toutes les parties et selon les mêmes règles régissant le transfert (article 10). Néanmoins les mineurs (moins de 18 ans pour la FIFA) qui font l’objet d’une protection spécifique, ne peuvent « signer de contrat de joueur professionnel d’une durée supérieure à trois ans ». L’idéal serait de faire coïncider les dates de fin de saison avec celles des périodes d’enregistrement : entre le 30 novembre et le 31 décembre pour la saison calendaire et entre le 31 mai et le 30 juin pour la saison chevauchante. Le but : faire en sorte qu’un joueur sur le départ ou en fin de contrat, puisse retrouver un club sans attendre l’ouverture des périodes d’enregistrement. Dans la mesure du possible, les associations nationales réaménageraient leurs calendriers afin de tenir compte de ce paramètre, faute de quoi, un footballeur qui se retrouverait sans activité avant l’heure, patienterait jusqu’à la prochaine période d’enregistrement pour changer de club. Rappelons que l’article 16 stipule qu’un contrat ne peut être résilié unilatéralement en cours de saison. En cas de litige ou de contestation, les commissions compétentes prendraient leurs responsabilités. L’article 6 du règlement du statut et du transfert des joueurs serait amendé (cf. ci-dessous).
Amendement de l'article 6 : Périodes d'enregistrement
Règlement du statut et du transfert des joueurs (FIFA)ARTICLE 6 (Règle actuelle) | ARTICLE 6 (Règle F3V) |
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1. Un joueur ne peut être enregistré qu’au cours de l’une des deux périodes d’enregistrement annuelles fixées à cette fin par l’association concernée. À titre exceptionnel, un joueur professionnel dont le contrat a expiré avant la fin d’une période d’enregistrement peut être enregistré en dehors de cette période d’enregistrement. Les associations sont autorisées à enregistrer ces professionnels à condition que l’intégrité sportive de la compétition concernée soit dûment prise en considération. En cas de résiliation de contrat pour juste cause, la FIFA peut prendre des mesures provisoires afin d’éviter tout abus, conformément à l’art. 22. | 1. Un joueur ne peut être enregistré qu’au cours de l’une des deux périodes d’enregistrement annuelles fixées à cette fin par la FIFA. Un joueur ne peut être transféré ou recruté qu’une seule fois au cours de la même période d’enregistrement. À titre exceptionnel, un joueur qui n’a pas trouvé de club au cours de la période d’enregistrement, peut être enregistré à tout moment de la saison. Les associations sont autorisées à enregistrer ces joueurs à condition que l’intégrité sportive de la compétition concernée soit dûment prise en considération. En cas de résiliation de contrat pour juste cause, la FIFA peut prendre des mesures provisoires afin d’éviter tout abus, conformément à l’art. 22. |
2. La première période d’enregistrement commence après la fin de la saison et s’achève, en principe, avant le début de la nouvelle saison. Cette période ne doit pas excéder douze semaines. La deuxième période d’enregistrement doit en principe se situer au milieu de la saison et ne doit pas excéder quatre semaines. Les deux périodes d’enregistrement pour la saison doivent être saisies dans TMS au moins douze mois avant leur entrée en vigueur (cf. art. 5.1, al. 1 de l’annexe 3). La FIFA déterminera les dates de toute association qui ne les aura pas communiquées à temps. | 2. Pour les associations jouant durant une saison calendaire (entre le 1er janvier et le 31 décembre), la première période d’enregistrement qui correspond en principe à l’intersaison est fixée entre le 1er décembre et le 1er mars inclus. La seconde période d’enregistrement qui correspond en principe au milieu de la saison, est fixée entre le 1er et le 31 juillet inclus. Un joueur transféré ou recruté au cours de la première période d’enregistrement doit attendre le 1er janvier pour jouer des matches officiels avec son nouveau club. |
X | 3. Pour les associations jouant durant une saison chevauchante (entre le 1er juillet et le 30 juin de l’année suivante), la première période d’enregistrement qui correspond en principe à l’intersaison est fixée entre le 1er juin et le 31 août inclus. La seconde période d’enregistrement qui correspond en principe au milieu de la saison, est fixée entre le 1er et le 31 janvier inclus. Un joueur transféré ou recruté au cours de la première période d’enregistrement doit attendre le 1er juillet pour jouer des matches officiels avec son nouveau club. |
3. Un joueur ne peut être enregistré – sous réserve de l’exception prévue à l’art. 6, al. 1 – que si le club soumet valablement une requête à l’association concernée au cours d’une période d’enregistrement. | 4. Un joueur ne peut être enregistré – sous réserve de l’exception prévue à l’art. 6, al. 1 – que si le club soumet valablement une requête à l’association concernée au cours d’une période d’enregistrement. |
4. Les dispositions concernant les périodes d’enregistrement ne s’appliquent pas aux compétitions auxquelles participent uniquement des joueurs amateurs. Pour ces compétitions, l’association concernée fixera les périodes durant lesquelles les joueurs pourront être enregistrés, tout en prenant en compte l’intégrité sportive de la compétition en question. | 5. Les dispositions concernant les périodes d’enregistrement s’appliquent aux compétitions officielles auxquelles participent uniquement des joueurs amateurs. |
Simplifier les procédures d’enregistrement
Clarifier la notion d’enregistrement
Selon l’article 5 du règlement du statut du joueur et des transferts, aucun joueur ne peut être enregistré pour plus de deux clubs au cours d’une même saison. Seule exception : le troisième club doit débuter une saison nouvelle. Prenons le cas de Ben Arfa qui a fait couler beaucoup d’encre à cause d’un règlement mal ficelé. En début de saison, il passe de Newcastle à Hull. En milieu de saison, il rejoint Nice, mais le transfert est invalidé car on compte 3 clubs dans la même saison (France et Angleterre sont calées sur la même fréquence saisonnière : de juillet à juin). Seule solution pour le Français : partir dans un pays qui joue en année civile (États-Unis, Brésil…). Ce qui est totalement farfelu. Autre question : pourquoi les autorités compétentes n’ont pas su anticiper ce refus ? Simplement parce que les instances française et anglaise pensaient que Ben Arfa n’avait pas joué de match officiel avec Newcastle, considérant que ses apparitions en catégorie de jeunes, ne seraient pas prises en compte. Simplifions la règle : plutôt que de vérifier si un joueur a été utilisé ou pas, on ne se référerait qu’au nombre d’enregistrement dans la saison. Cependant, le club quitté durant la première période d’enregistrement serait ignoré, car bien souvent elle correspond à peu de chose près au début de la compétition (prestation peu significative). Le transfert de Ben Arfa aurait donc été homologué et il n’aurait pas eu besoin de consulter la FIFA ou d’autres instances pour le vérifier.
Renforcer l’intégrité des compétitions
En contrepartie, on protégerait un peu plus l’intégrité de la compétition, principe selon lequel un joueur ne peut pas jouer pour plus de deux clubs participant à une même compétition nationale dans une même saison (cf. article 5). En échange, on limiterait l’enregistrement à un seul club, mais là encore, le club quitté lors de la première période d’enregistrement ne serait pas pris en compte. D’autre part, il ne s’agirait que de club participant au même championnat national, c’est-à-dire deux équipes partageant la même poule. Cette restriction serait étendue aux tours principaux des compétitions continentales de clubs d’une même confédération (c’est déjà le cas sauf en Asie), les tours qualificatifs qui s’exécutent en début de saison, seraient ignorés. Mais précisons qu’il ne s’agit ici que de la participation du joueur dans ces épreuves confédérales, le maillot pourrait toujours être porté pour d’autres compétitions sous réserve des conditions et des exceptions que l’on vient d’édicter… L’article 5 du règlement du statut et du transfert des joueurs serait amendé (cf. ci-dessous).
Amendement de l'article 5 : Périodes d'enregistrement
Règlement du statut et du transfert des joueurs (FIFA)ARTICLE 5 (Règle actuelle) | ARTICLE 5 (Règle F3V) |
---|---|
1. Un joueur doit être enregistré auprès d’une association pour jouer avec un club soit en tant que professionnel soit en tant qu’amateur, conformément aux dispositions de l’art. 2. Seuls les joueurs enregistrés sont qualifiés pour participer au football organisé. L’enregistrement d’un joueur implique son acceptation de se conformer aux Statuts et à la règlementation de la FIFA, des confédérations et des associations. | 1. (Inchangé) |
2. Un joueur ne peut être enregistré qu’auprès d’un club à la fois. | 2. (Inchangé) |
3. Un joueur peut être enregistré auprès de trois clubs au maximum au cours d’une même saison. Durant cette période, le joueur ne peut être qualifié pour jouer en matches officiels que pour deux clubs. À titre dérogatoire, un joueur transféré d’un club à un autre appartenant à des associations dont les saisons respectives se chevauchent (c’est-à-dire début de la saison en été/automne par opposition à hiver/printemps) peut être qualifié pour jouer en matches officiels pour un troisième club durant la saison en question, sous réserve qu’il se soit pleinement acquitté de ses obligations contractuelles à l’égard de ses précédents clubs. De même, les dispositions relatives aux périodes d’enregistrement (art. 6) et à la durée minimale d’un contrat (art. 18, al. 2) doivent être respectées. | 3. Aucun joueur ne peut être enregistré pour plus de deux clubs au cours d’une même saison. Le club quitté lors de la première période d’enregistrement n’est pas pris en compte. Les dispositions relatives aux périodes d’enregistrement (art. 6) et aux contrats (art. 18) doivent être respectées. |
4. En toutes circonstances, l’intégrité sportive de la compétition doit être dûment prise en considération. En particulier, un joueur ne peut pas jouer en matches officiels lors d’une même saison pour plus de deux clubs participant au même championnat national ou à la même coupe nationale, sous réserve de règlements des compétitions des associations membres plus stricts. | 4. En toutes circonstances, l’intégrité sportive de la compétition doit être dûment prise en considération. En particulier, un joueur ne peut pas être enregistré lors d’une même saison pour plus d’un club participant au même championnat national (le club quitté lors de la première période d’enregistrement n’est pas pris en compte) ou s’inscrire lors d’une même saison pour plus d’un club aux tours principaux des compétitions continentales organisées par une même confédération. |
Quatre cas concrets
1- Cas Hatem Ben Arfa
– Selon la règle actuelle : en été 2014, Hatem Ben Arfa (France) est transféré de Newcastle (ENG) à Hull (ENG) sous la forme d’un prêt alors que le championnat anglais a déjà commencé. En janvier 2015, il rejoint Nice (FRA) mais son transfert est invalidé car il ne peut pas jouer pour 3 clubs au cours de la même saison. La seule alternative qui lui reste est de rejoindre une association qui a orienté sa ligue sur une année civile (USA, BRA, etc.).
– Selon la règle de F3V : un joueur ne peut pas jouer pour plus de deux clubs participant au même championnat national, mais le Français n’est pas concerné par cette restriction puisque le prêt a été conclu durant la première période d’enregistrement. Le transfert de Ben Arfa de Hull à Nice, est homologué puisque le Français n’a connu qu’un seul enregistrement par période (de Newcastle à Hull en été et de Hull à Nice en hiver) et que ledit transfert concerne deux clubs qui ne font pas partie de la même association.
2- Cas Thierry Henry
– Selon la règle actuelle : engagé avec les New York Red Bulls (USA), Thierry Henry est prêté à Arsenal en janvier 2012, période qui correspond à l’intersaison de la Major League Soccer. À la mi-février 2012, il retourne dans son club pour préparer la saison américaine qui doit débuter en mars.
– Selon la règle de F3V : le prêt doit respecter le même principe qu’un transfert, par conséquent, la pige de Thierry Henry est légalement enregistrée, mais le Français doit attendre l’été pour revenir aux USA, car la règle ne prévoit qu’un transfert par période et par joueur.
3- Cas Jordan Ayew
– Selon la règle actuelle : durant le mercato hivernal, l’attaquant de Marseille Jordan Ayew est prêté à Sochaux en janvier 2014. Rien à dire sur la validité du contrat, car ce n’est que le deuxième club du Ghanéen dans la saison.
– Selon la règle de F3V : un transfert vers Sochaux ? Même pas en rêve, car un joueur ne peut pas jouer pour plus d’un club issu du même championnat (Ligue 1) au cours de la même saison.
4- Cas Sofiane Boufal
– Selon la règle actuelle : en plein milieu de la saison 2014/15, Sofiane Boufal quitte Angers pour Lille. Pas de problèmes, puisqu’il ne s’agit que du deuxième club du Français dans la saison.
– Selon la règle de F3V : bien que les deux clubs soient issus de la même association, le contrat ne peut être que validé, puisque le LOSC (Ligue 1) et le SCO d’Angers (Ligue 2) ne participent pas au même niveau du championnat national.
Si notre idée qui consiste à harmoniser les périodes d’enregistrement à des dates précises était adoptée, la saison, qui certes resterait bicéphale, serait préformatée. Une bonne base pour préparer la future révolution calendaire qui entérinerait la fin d’un calendrier sans queue ni tête, un dessein évoqué à deux reprises par la FIFA (1999 et 2011) mais qui a été renvoyé aux calendes grecques. Dans le même temps, Football World Vision entend simplifier les procédures d’enregistrement tout en renforçant l’intégrité des compétitions. Plus besoin de réunir les commissions Théodule pour savoir si le transfert d’un joueur lambda est légal ou pas (Voir le cas Ben Arfa). Pour accompagner cette réforme, F3V caresse le projet qui vise à instaurer un quota de joueurs locaux dans chaque club (cf. section clubs et sélections). Une mesure phare qui a aussi un grand rôle à jouer dans la régulation des transferts.
Sources :
(1) dzfoot.com 10/07/2013.
http://www.dzfoot.com/2013/07/10/coupes-courbis-la-coupe-de-la-caf-ne-minteresse-pas-34644.php
(2) lemonde.fr 19/01/2011
http://www.lemonde.fr/sport/article/2011/01/19/la-fifa-et-l-uefa-veulent-revolutionner-le-calendrier-du-foot-international_1467827_3242.html