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FOOTBALL WORLD VISION

UN THINK TANK SPÉCIALEMENT DÉDIÉ AU BALLON ROND…

Améliorer le classement FIFA

  • Juil 18 / 2015
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FOOTBALL WORLD VISION

AMÉLIORER

LE CLASSEMENT FIFA

 

INTRODUCTION

   Le tirage au sort de la phase éliminatoire de la Coupe du Monde 2018 approche à grands pas. Le fameux classement FIFA sera utilisé pour hiérarchiser les équipes nationales, mais inefficace sur toute la ligne, son système évaluatif est encore sujet à controverse. En septembre 2013, Football World Vision avait déjà anticipé le problème et avait demandé au Comité Exécutif de la FIFA de réformer la méthode de calcul. En ce sens, des propositions lui avaient été soumises afin qu’elles puissent être appliquées pour le tirage au sort de la CM 2014, mais notre think tank n’avait pas été écouté. Pour le bien du jeu, F3V a décidé de relancer l’instance faîtière tout en publiant ses recommandations sur son site. Un sujet éminemment crucial car l’équilibre compétitif et l’équité sportive de notre épreuve fétiche en dépendent. Explications.

 ETAT DES LIEUX

      En 1993, la FIFA créé un classement mondial des sélections en s’appuyant sur divers critères : nombre de points obtenus, score, performance à l’extérieur, coefficient des matches et des tournois, valeur de l’adversaire etc. En 2006, le classement FIFA se réforme en simplifiant son mode de calcul. Il est réactualisé tous les mois et donne une certaine idée de la hiérarchie du moment. On l’utilise surtout pour orienter le tirage au sort de la Coupe du Monde mais aussi de certaines compétitions continentales (Copa América, Coupe d’Asie, Coupe d’Océanie).

Mode d’emploi

Calcul des points

Pour calculer le nombre de points obtenus sur un match par une équipe (sélection masculine A), le classement FIFA utilise la formule suivante : P (Points) = M*I*T*C.

– M (Matches) : correspond au barème utilisé en championnat, une équipe peut empocher entre 0 et 3 points.

M = VALORISATION DU RÉSULTAT D'UN MATCH

Victoire3
Victoire aux tirs au but2
Nul ou défaite aux tirs au but1
Défaite0

– I (Importance) : correspond à l’importance du match avec un coefficient allant de 1 à 4.

I : IMPORTANCE DU MATCH

Matches amicaux (tournois régionaux etc.)1,0
Phases éliminatoires de la Coupe du Monde et des Championnats Continentaux2,5
Phases finales des Championnats Continentaux et de la Coupe des Confédérations3,0
Phase finale de la Coupe du Monde4,0

– T (Team) : correspond à la valeur de l’adversaire indiquée par son rang actuel au classement FIFA qui est publié chaque mois. La formule est la suivante : 200 – le classement de l’adversaire. Le résultat obtenu ne peut être inférieur à 50. Seule l’équipe classée première a une valeur de 200.

T : VALEUR DE L'ADVERSAIRE

200 - classement de l'adversaire

– C (Confederation) : correspond au coefficient de pondération des confédérations. Pour le déterminer, la FIFA  se base sur les résultats obtenus lors des trois dernières Coupes du Monde. Seuls les matches intercontinentaux sont pris en compte. Le barème est le suivant : victoire 1 point, nul 0,5 point et défaite 0 point. On divise ensuite le nombre de points par le nombre de matches joués.  Ensuite pour obtenir le coefficient de chaque zone, on applique la formule suivante :

Coefficient Confédération X = 4√ (moy02-10 de X / moy02-10 de meilleur confédération).

Le meilleur total ne peut excéder 1 mais il ne peut être inférieur à 0,85.

Exemple : sur les 3 dernières CM (2002, 2006 et 2010), la CAF affiche une moyenne de points s’élevant à 0,34. On l’a divise par celle de la CONMEBOL car cette dernière présente le meilleur ratio (0,63). 0,34/0,63 = 0,53. Pour obtenir le résultat final, on obtient la racine quatrième de ce total, ce qui donne 0,86.

Ci-dessous les valeurs de toutes les confédérations redéfinies tous les 4 ans après chaque Mondial. Si 2 équipes issues de 2 confédérations différentes s’affrontent, une moyenne des 2 forces est calculée. Exemple : un match UEFA/CAF donnerait une moyenne de 0,93.

C : COEFFICIENT DES CONFÉDÉRATIONS

ZONESCM 2002CM 2006CM 2010TOTALMOYENNECOEFFICIENT
UEFA0,510,760,591,860,621,00
CONMEBOL0,600,620,671,880,631,00
CONCACAF0,550,190,361,110,370,88
CAF0,410,280,331,020,340,86
AFC0,410,250,361,020,340,86
OFC000,500,500,170,85 (0,72)

– Calcul d’un match : pour obtenir le nombre de points obtenus sur une rencontre on multiplie ces 4 critères : M*I*T*C

Exemple : Pays-Bas – Espagne : 1-0, premier tour de la Coupe du Monde 2014

Vainqueurs, les Pays-Bas empochent 2400 points (maximum). Défaite, l’Espagne n’engrange aucun point.

EXEMPLE DE CALCUL D'UN MATCH

PAYS-BAS (15')ESPAGNE (1')
M (Valorisation du résultat)30
I (Importance du Match)44
T (Valeur de l'adversaire)200185
TOTAL2400 points0 point

Calcul d’un cycle

      Les sélections sont évaluées sur les 4 dernières années écoulées. On calcule une moyenne de points obtenus sur une année (nombre de points obtenus / nombre de matches). Si l’équipe dispute moins 5 matches dans l’année, la moyenne perd 20% de sa valeur par match non joué. Ensuite on additionne les 4 sous-totaux annuels pour obtenir le nombre total de points. D’autre part, un facteur de pondération lié à l’ancienneté du match est appliqué. Moins l’année est récente, plus son coefficient est faible : 1,00 ; 0,5 ; 0,3 ; 0,2.

Ci-dessous, le total des points engrangés par les Pays-Bas entre août 2010 et juillet 2014, après la CM.

EXEMPLE DE CALCUL D'UN CYCLE - PAYS-BAS (3') Août 2010/Juillet 2014

2011 (*0,2)2012 (*0,3)2013 (*0,5)2014 (*1)TOTAL
696,05 (139,21)264,04 (79,21)628,77 (314,38)963,61 (963,61)1496

Un classement FIFA peu significatif

Simplifié en 2006, le système reste encore perfectible sur de nombreux points.

Au niveau des points

– La force de la confédération est un critère discutable surtout qu’il se fonde sur un calcul assez compliqué. Ce sont avant tout les équipes qui déterminent la valeur d’un match, ce qui est déjà indiqué par leur classement. Un Andorre/Luxembourg en amical obtiendrait un meilleur coefficient confédéral qu’un Argentine-Nigeria en CM.

– Sans la pondération confédérale, une victoire peut rapporter entre 150 et 2400 points, ce qui donne un rapport allant de 1 à 16, un écart totalement disproportionné.

– Absence d’un système de bonification qui récompense le parcours de certaines équipes. Par exemple : en 2014, l’Équateur qui n’a pas passé le premier tour de la CM, a gagné 4 points ce qui donne une moyenne de 1.33 en 3 matches. En revanche, l’Algérie éliminée en 8èmes de finale avec le même total, n’obtient qu’un ratio de 1 point en 4 matches.

Au niveau du cycle

– Ce n’est pas seulement la méthode de calcul qui pose problème, mais le système compétitif lui-même. Au niveau cyclique, les compétitions continentales s’alignent sur des périodicités différentes (CAN tous les 2 ans, EURO tous les 4 ans etc.) et les formats des épreuves changent d’une zone à l’autre, ce qui fausse l’évaluation. Dans certaines confédérations comme la CONCACAF ou l’OFC, les formations les plus faibles disputent très peu de matches officiels à cause d’un système expéditif (match à élimination directe). Le pire c’est que certaines sélections qualifiées d’office pour un tournoi qu’elles organisent, peuvent être amenées à ne jouer que des rencontres amicales. Conséquence immédiate : la moyenne de points chute obligatoirement. Aussi l’activité intercontinentale des sélections est faible : une Coupe du Monde quadriennale ainsi qu’une Coupe des Confédérations d’envergure limitée, ont peu de chances d’influer sur la hiérarchie du classement.

– Le classement FIFA évalue les performances des équipes nationales sur les quatre dernières années écoulées. À ce titre, le cycle quadriennal utilisé semble être approprié car il correspond à celui de la Coupe du Monde. Mais le grief concerne le facteur de pondération : moins l’année est récente, plus le résultat acquis perd de sa valeur (*1 ; *0,5 ; 0,3* ; *0,2). L’accent est donc mis sur la dernière année qui représente 50 % de la valeur des points. Ce qui est assez conséquent. Résultat : les équipes les mieux classées au rang FIFA ne sont pas toujours celles qui ont le mieux réussi dans les épreuves importantes.

Classement FIFA et tirage au sort de la Coupe du Monde

Un tirage plus géographique que sportif

      La FIFA se base toujours sur le classement mondial du moment pour diriger le tirage au sort. Celui de la phase finale a été effectué le 6 décembre 2013, juste après la fin des éliminatoires. Mais au lieu d’utiliser les tous derniers résultats publiés en novembre 2013, le comité d’organisation de la CM a préféré prendre en compte ceux d’octobre 2013, une disposition déjà prise en 2009. Cette date précoce a été arrêtée afin de ne pas avantager les éventuels mondialistes ballottés en barrages (coefficient supérieur à un match amical), sans compter que 21 des 32 finalistes étaient déjà connus en octobre.

      Ces derniers ont été versés dans 4 chapeaux de 8 équipes. Les formations issues du même pot ne peuvent pas s’affronter et doivent au gré du hasard, occuper successivement les 8 groupes allant de A à H. Les 7 meilleures sélections classées au rang FIFA et le pays hôte, héritent du statut de tête de série (pot 1). Les 24 équipes restantes ont été triées selon leur origine continentale (pot 2, 3 et 4), leur rang sportif est totalement ignoré (cf. ci-dessous), ce qui peut donner lieu à des poules totalement déséquilibrées, mais c’est un autre débat sur lequel on reviendra.

TIRAGE AU SORT DE LA COUPE DU MONDE 2014

Gr.POT 1
TÊTES DE SÉRIE
POT 2
AFC/CONCACAF
POT 3
CAF/CSF
POT 4
UEFA
A11 bra BRA 107824 mex MEX 85459 cmr CMR 55418 cro CRO 901
B01 esp ESP 151357 aus AUS 56412 chi CHI 105108 ned NED 1136
C04 col COL 117844 jpn JPN 63417 civ CIV 91715 gre GRE 983
D03 uru URU 116431 crc CRC 74408 ita ITA 113610 eng ENG 1080
E07 sui SUI 113834 hon HON 72022 ecu ECU 86221 fra FRA 870
F03 arg ARG 1266
49 irn IRN 61333 nga NGA 72416 bih BIH 925
G02 ger GER 131113 usa USA 104023 gha GHA 86014 por POR 1036
H05 bel BEL 117556 kor KOR 56932 alg ALG 74119 rus RUS 874

      Même s’il n’y a pas de science, les assemblages géographiques semblent tenir compte du niveau sportif des zones. Les régions les moins cotés, à savoir Asie (4) et Amérique du Nord (4) ont été placées ensemble. Et puis cela tombe bien car 4 et 4 font 8… L’Afrique (5) et l’Amérique du Sud (2) ont fait de même mais problème, ils ne sont que 7 alors que les nations européennes sont à 9. Pour rééquilibrer les 2 pots, la FIFA a effectué un tirage au sort en affectant 1 des 9 pays de l’UEFA dans le pot Afrique/Amérique du Sud. Cette manœuvre a été réalisée juste avant de tirer le pot 3. Le hasard a désigné l’Italie mais cette place aurait dû revenir à la France qui était le pays le moins bien classé des huit…

Des têtes de série qui manquent de sérieux…

      Voici la liste du G8 du football mondial : Brésil (pays organisateur – 11ème), Espagne (1er), Allemagne (2ème) Argentine (3ème) Colombie (4ème) Belgique (5ème), Uruguay (6ème) Suisse (7ème).

Hormis le Brésil, affecté dans le chapeau de tête grâce à son statut de pays hôte, on retrouve quelques nations qui se sont distinguées durant les quatre dernières années : l’Espagne (vainqueur de la CM 2010 et de l’Euro 2012), l’Allemagne (demi-finaliste de la CM 2010 et de l’Euro 2012) l’Uruguay (demi-finaliste de la CM 2010, vainqueur de la Copa América 2011) et l’Argentine (quart de finaliste de la CM 2010 et de la Copa America 2011 puis de leader de la zone qualificative de son continent).

      A priori, on ne comprend pas trop la présence de la Belgique (5ème alors qu’elle n’a pas participé à une phase finale majeure depuis 2002), de la Colombie (4ème mais absente de la CM depuis 1998) et de la Suisse (7ème et éliminé du premier tour du Mondial 2010 et non qualifié à l’Euro 2012). Rappelons que le classement FIFA utilise un système fondé sur une moyenne de points obtenus lors des 4 dernières années. Moins l’année est récente et plus la pondération est forte (coefficient temporel : *1 ; *0,5 ; *0,3 ; *0,2), la forme du moment est donc largement rétribuée ! Résultat : il aura suffi que Belges, Colombiens et Suisses réalisent un parcours détonnant en phase éliminatoire pour être propulsé au sommet de la hiérarchie mondiale. Avec tout le respect qui leur est dû, il aurait été plus logique de voir des équipes qui avaient récemment prouvé leur valeur. En vrac, on peut citer l’Italie, les Pays-Bas et le Portugal qui se sont illustrées à des niveaux de compétition beaucoup plus élevés et qui n’auraient pas usurpé une telle distinction. Résultat : les groupes déjà déstabilisés par le facteur géographique manquent encore plus de cohésion, ce qui peut fausser la compétition. À première vue, on s’étonne d’un match Espagne/Pays-Bas au premier tour, alors que ces deux colosses s’étaient entrechoqués en finale du Mondial 2010. Une procédé qui rappelle l’ancienne méthode de l’UEFA qui pour l’Euro, ne classait les sélections que sur les perfs réalisées en phase éliminatoire. En 2008, France et Italie, deux finalistes de la CM 2006, s’étaient retrouvées dans le même groupe. Depuis, la confédération européenne y a remédié en lançant un nouveau coefficient. Et si la FIFA en prenait de la graine ?

RECOMMANDATIONS

      F3V propose d’améliorer le classement FIFA mais sans pour autant le révolutionner afin d’assurer la continuité avec le système actuel. Trois sujets seront abordés :

– le calcul des points résumé par la formule M*I*T*C

– le calcul d’un cycle qui consiste à établir la moyenne de points d’une équipe.

– l’emploi du temps du calendrier FIFA.

Réviser le calcul des points 

     La formule serait réduite à 3 facteurs : M*I*T. Le barème actuel relatif à M (3 points pour une victoire, 1 pour un nul et 0 pour une défaite) resterait inchangé et la Pondération des Confédérations (C) fusionnerait avec le critère lié à l’importance du match (I).

Revoir le coefficient de certains matches

      Les matches de classement (excepté le match pour le troisième place), les phases préliminaires continentales (tours de cadrage sans les nations exemptées des étapes principales), les barrages (repêchés uniquement), les phases finales régionales (non reliées à une épreuve confédérale), auraient le même coefficient qu’un match amical (*1). En effet, les barrages font office de matches de rattrapage, et on ne voit pas pourquoi on avantagerait des sélections tenues en ballottage. Ces rencontres additionnelles ont même fait débat pour le tirage au sort de la phase finale de la CM 2010 où le classement d’octobre 2009 avait été préféré à celui de novembre 2009 afin justement de ne pas donner l’occasion aux retardataires de se refaire une santé. Attribuer davantage de points à ces types de matches, fausse le classement et pénalise les équipes exemptées. En revanche, pour éviter de pénaliser les sélections qualifiées d’office pour les phases finales, ces dernières pourraient prendre part aux qualifications « pour du beurre » mais en bénéficiant du même coefficient que leurs homologues. C’est déjà le cas pour l’Euro 2016 (France), la CAN 2017 (Gabon), la Coupe d’Océanie 2016 (matches en aller-retour) et l’Asian Cup 2019 (EAU grâce au jumelage CM/Coupe d’Asie).

Fusionner les critères (I) et (C)

      La pondération confédérale serait supprimée de la formule mais serait en partie intégré à I (Importance du Match). Elle ne concernerait que les matches officiels organisés par les confédérations (Phases éliminatoires, CM comprise, et phase finale des Championnats Continentaux). Le coefficient oscillerait entre 2 et 3.

I : IMPORTANCE DU MATCH

Matches amicaux (tournois régionaux etc.)1
Phase éliminatoire de la Coupe du Monde et compétitions continentales 2/3
Coupe des Confédérations3
Phase finale de la Coupe du Monde4

      La différence de valeur entre la zone la plus forte et la zone la plus faible atteint 33% (0,66), on est assez loin de la valeur minimale de l’actuelle méthode (15% soit 0,85), mais rappelons que cela ne concernerait plus que les épreuves confédérales car les duels affichant un tout autre statut, ne seraient plus ponctionnés. En sus, des bonus seraient prévus pour les phases finales (cf. ci-dessous). Le coefficient des matches continentaux serait calculé tous les quatre ans après chaque CM, mais reposerait sur un nouveau système. Les résultats des sélections obtenues au Mondial seraient comptabilisés en ajoutant 1 point de bonus par match joué. Le barème est le suivant : victoire 4 points, nul 2 points (tirs au but compris), défaite 1 point. Le match pour la 3ème place est ignoré. Ensuite on additionne les points enregistrés par les pays d’une même confédération, puis on divise la somme par le nombre desdits pays. Pour les connaisseurs, vous avez sans doute remarqué qu’il s’agit de la même méthode utilisée par l’indice UEFA en Coupes d’Europe. Ci-dessous, un exemple de calcul pour le continent africain en 2014.

COEFFICIENT AFRIQUE 2014 (SIMULATION)

PAYSPOINTS
ALGÉRIE8
CAMEROUN3
CÔTE D'IVOIRE6
GHANA4
NIGERIA8
TOTAL 5800 (29/5 = 5,8*100)

      Le continent le mieux classé se voit attribuer le coefficient le plus élevé (*3), le deuxième (*2,8), le troisième (*2,6) et ainsi de suite. Seules les deux dernières éditions de la CM seraient évaluées, mais les données de la compétition la plus récente seraient multipliées par 2. Ci-dessous, les coefficients confédéraux qui auraient été utilisés pour le cycle 2014/2018.

COEFFICIENT DES CONFÉDÉRATIONS (SIMULATION)

CLASSEMENTCM 2002CM 2006 CM 2010CM 2014TOTALCOEFFICIENT
1- CONMEBOL108012251400141651213,00
2- UEFA97312921038105343562,85
3- CONCACAF100050060090030002,58
4- CAF70056076058026002,50
5- AFC85047572527523252,45
6- OFC0800600014002,27

      Concernant T (la valeur de l’équipe), la formule serait à peine modifiée : 201 – le classement de l’adversaire au lieu de 200, mais le résultat serait toujours compris entre 50 et 200.

T : VALEUR DE L'ADVERSAIRE

201 - classement de l'adversaire

– Calcul d’un match : pour obtenir le nombre de points obtenus sur une rencontre on multiplie ces 3 critères : M*I*T

Exemple : Pays-Bas – Espagne : 2-1, quart de finale de la Coupe du Monde 2010

EXEMPLE DE CALCUL D'UN MATCH

PAYS-BAS (15')ESPAGNE (1')
M (Valorisation du résultat)30
I (Importance du Match)44
T (Valeur de l'adversaire)200185
TOTAL2400 points0 point

Les Pays-Bas obtiennent le meilleur total de points possible (2400 points) grâce à leur succès sur l’Espagne, 1er au classement FIFA.  Notons que la pondération confédérale est totalement absente du calcul.

Réévaluer le calcul d’un cycle

Supprimer le facteur de pondération

      Supprimer le facteur de pondération donnerait probablement le sentiment d’un classement plus juste. Pour le démontrer, on a effectué une simulation sur le classement FIFA en refaisant le tirage au sort de la CM 2014. On s’est alors basé sur les résultats publiés en novembre 2013. Le cycle quadriennal embrassé nous permet de prendre en considération l’intégralité des éliminatoires de la CM 2014 et tous les grands rendez-vous internationaux à commencer par la phase finale de la CM 2010. Commençons par les têtes de série, le pot 1 serait formé par l’octuor suivant :

Brésil (pays organisateur – 9ème), Espagne (1er), Allemagne (2ème) Argentine (3ème) Pays-Bas (4ème) Uruguay (5ème), Portugal (6ème) Angleterre (7ème) (Italie 8ème mais non tête de série à cause du Brésil désavantagé il est vrai par les nombreux matches amicaux qui lui ont été imposés).

      Sans le facteur de pondération, le classement FIFA est déjà plus significatif. Ces 8 équipes ont toutes disputé les épreuves les plus importantes évaluées par le barème (Mondial et championnats continentaux). Rien que pour la CM 2010, on retrouve les 4 équipes du dernier carré (Espagne, Pays-Bas, Allemagne, Uruguay) ainsi que 2 quarts de finalistes (Argentine, Brésil). Ne manque que le Ghana et le Paraguay qui ne s’est pas qualifié. Au niveau continental, 7 des 8 formations sont au moins allées jusqu’en quarts de finale de leurs compétitions respectives (absence des Pays-Bas). Les deux vainqueurs sont présents (Espagne à l’Euro 2012 et Uruguay à la Copa América 2011). Sans surprise, le trio Belgique, Colombie et Suisse qui n’a rien prouvé au plus haut niveau entre 2010 et 2014, a été relégué dans le pot 2. Par souci de simplicité, on a simplement additionné les 4 sous-totaux annuels enregistrés entre décembre 2010 et novembre 2013. On remarquera que sans la pondération (1+1+1+1 = 4), les résultats sont deux fois plus importants que ceux publiés par le système actuel (1+ 0,5 + 0,3 + 0,2 = 2). Pour éviter un décalage avec le modèle en vigueur, on convertirait les résultats obtenus depuis 2006 en multipliant les points 2. Le classement resterait alors inchangé.

 

TIRAGE AU SORT DE LA COUPE DU MONDE 2014 (SIMULATION)

Gr.POT 1
POT 2
POT 3
POT 4
A09 bra BRA 211512 gre GRE 205021 gha GHA 168331 crc CRC 1120
B06 por POR 227515 bel BEL 186719 mex MEX 175725 jpn JPN 1512
C03 arg ARG 2575
10 cro CRO 205818 fra FRA 175932 cmr CMR 1035
D04 ned NED 253011 col COL 205622 bih BIH 164027 kor KOR 1300
E07 eng ENG 226308 ita ITA 218520 usa USA 171129 irn IRN 1238
F05 uru URU 233513 sui SUI 202024 alg ALG 153726 aus AUS 1319
G02 ger GER 286416 rus RUS 186623 ecu ECU 157628 nga NGA 1296
H01 esp ESP 318314 chi CHI 187617 civ CIV 182530 hon HON 1133

Baser le tirage au sort de la CM sur des critères géographiques et sportifs

      Les 32 finalistes seraient toujours réparties dans 4 chapeaux de 8 équipes, mais seraient classées sur la base du classement FIFA.  Ainsi on pourrait retrouver plusieurs équipes d’une même confédération disséminées dans les 4 pots. Ce procédé est déjà appliqué en Ligue des Champions de l’UEFA : les clubs sont d’abord hiérarchisés en fonction de leur force (indice UEFA) mais ceux qui sont issus de la même association, ne peuvent pas être tirés dans le même groupe.

      Le principe géographique serait donc préservé : les équipes originaires de la même confédération ne pourraient pas se croiser au premier tour. Avec ses 13 représentants, l’Europe échapperait en partie à cette contrainte. La consigne serait la suivante : pas plus de 2 équipes par poule, sachant qu’il y en aurait au moins 1 par groupe, ce qui donne un total de 5 derbys continentaux. Aussi, avant de réunir 2 sélections européennes dans un seul et même groupe, les 8 premières équipes tirées s’éviteraient pour occuper 8 groupes différents. Pour aider le maître de cérémonie, le tirage serait assisté par ordinateur.

Bonifier la moyenne de points

      Comme la pondération serait supprimée, la moyenne de points serait calculée sur une fréquence quadriennale et non plus sur une fréquence annuelle. Le nombre de points serait divisé par le nombre de matches joués lors des quatre dernières années. La règle actuelle veut qu’une équipe dispute au moins 5 rencontres par an, par conséquent ce total serait porté à 20. Si une formation est en deçà de ce résultat, ledit total serait toujours divisé par 20.

      Un bonus cyclique serait attribué aux équipes nationales qualifiées pour une phase finale. Il se calculerait en déduisant le nombre de matches joués dans le calcul d’une moyenne quadriennale, ce qui permettrait aux meilleures sélections de bonifier leur total de points : 1 point de bonus = 1 match en moins dans le diviseur. Les équipes pourraient cumuler jusqu’à 3 types de bonus différents dans un cycle. Voici la liste des épreuves concernées :

– Tournois continentaux : entre 1 et 4 points de bonus attribués à partir des huitièmes pour le Championnat d’Europe des Nations (CEN) et l’Asian Cup (24 participants) et à partir du premier tour pour la Copa América, la CAN, et la Gold Cup (entre 12 et 16 participants). Pour les compétitions biennales comme la CAN et la Gold Cup, seule l’édition la plus récente bénéficierait de ces points de bonification. Pas de bonus pour les équipes invitées issues d’une autre confédération (exemple : Mexique en Copa América). Pour la Coupe d’Océanie dont le format n’arrête pas de changer, il serait peut-être temps de restaurer un modèle stable et conforme aux standards d’une phase finale.

– Tournois intercontinentaux : entre 1 et 5 points de bonus attribués à partir du premier tour de la Coupe du Monde. Entre 1 et 2 points de bonus attribués à partir des demi-finales de la Coupe des Confédérations.

Le match pour la 3ème place serait ignoré mais son coefficient serait maintenu (entre 2,5 et 4). Au total, les mondialistes pourraient bénéficier jusqu’à 11 points de bonus. Exemple : entre août 2010 et juillet 2014, la France a disputé 54 matches. Dans son parcours, les tricolores ont atteint les quarts de finale de l’Euro 2012 (- 2) et les quarts de finale de la CM 2014 (- 3). Son total de points est divisé par 49 au lieu de 54. N’oublions pas que le nombre de matches disputés dans un cycle ne saurait être inférieur à 20, bonus compris.

BONUS CYCLIQUE

CMCCEUCAGCAFASOC
Premier Tour3X122113
Huitièmes4X2XX22X
Quarts5X33333X
Demis61444444
Finale72555555
CM : Coupe du Monde, CC : Coupe des Confédérations, EU : Championnat d'Europe des Nations, CA : Copa América, GC : Gold Cup, AF : Coupe d'Afrique des Nations, AS : Asian Cup, OC : Oceania Cup

Récompenser l’assiduité des équipes

      Pour récompenser l’assiduité des équipes, on inclurait dans la moyenne annuelle, un bonus de 100 points par match joué. En principe, le résultat final d’une sélection ne saurait être inférieur à 100 points. Sous réserve d’avoir disputé 20 matches en 4 ans, faute de quoi son total diminuerait en conséquence. Ainsi, une équipe qui n’aurait pas joué un seul match durant les quatre dernières années, se verrait attribuer un zéro pointé. De plus, le nombre de points séparant deux victoires dans le classement FIFA serait réduit : 2400 maximums en CM contre 150 minimums en amical (force de la confédération non incluse) soit un rapport allant de 1 à 16. Avec ce nouveau barème, l’écart serait raisonnablement rabaissé à 10. (2500 en CM contre 250 en amical).

Réaménager l’emploi du temps du classement FIFA

Aligner le classement FIFA sur le calendrier international

      Publier le classement FIFA tous les mois n’est pas très instructif. De plus, les rendez-vous des équipes nationales sont surtout dictés par le calendrier FIFA. Le plus simple serait de réactualiser le classement FIFA après chaque date double définie par le calendrier international. Une étape est importante car elle redéfinit à chaque fois la valeur des 209 équipes évaluées.

On recenserait 5 étapes par an :

– Mars (2 matches officiels + phases finales disputées en janvier-février : CAN etc.)

– Juillet (2 matches officiels disputés en juin + phases finales disputées en juin-juillet).

– Septembre (2 matches officiels)

– Octobre (2 matches officiels)

– Novembre (2 matches officiels)

Sur une période de quatre ans, on recenserait 20 rendez-vous, ce qui correspond au moins à 20 matches, le minimum exigé pour pouvoir être correctement évalué.

Réorganiser le calendrier des tirages au sort

      Le tirage au sort serait réalisé à des moments clés, c’est-à-dire à la fin d’un cycle précis. C’est le cas pour celui de la phase finale effectuée au mois de décembre précédant l’année de la CM, mais cette fois on engloberait les résultats obtenus en novembre. Concernant le tirage de la phase éliminatoire, le verdict des mains innocentes serait toujours rendu un an près la CM, mais se baserait sur le classement publié juste après le Mondial. Même s’il est trop tard pour entériner nos suggestions pour le prochain tirage de la CM 2018 prévu le 25 juillet 2015, la commission d’organisation de la FIFA pourrait d’ores et déjà se baser sur les résultats publiés le 17 juillet 2014, soit 4 jours après la finale de la CM. Car là encore, des équipes ne sont pas à leur place. Rien qu’en Europe, le Pays de Galles (absente d’une phase finale depuis 1958) et la Roumanie (aucun résultat probant rien que sur le dernier cycle encouru) devraient être affectés dans le pot 1. Par contre, si notre suggestion était validée, les 6 pots européens seraient plus conformes à la logique sportive vu que les 13 équipes présentes au Mondial 2014 occupent déjà les 2 premiers niveaux et 100% d’entre elles, sont têtes de série (voir ci-dessous). La Russie qualifiée d’office en tant que pays hôte a été ajoutée à titre indicatif (entre parenthèses).

LES 6 POTS DE LA ZONE EUROPE

POTSCLASSEMENT AU 17.07.2014CLASSEMENT AU 09.07.2015
Pot 1GER, NED, BEL, ESP, SUI, FRA, POR, GRE, ITAGER, BEL, NED, POR, ROU, ENG, WAL, ESP, CRO
Pot 2 CRO, BIH, ENG, UKR, (RUS), DEN, SCO, ROU, SWE, SRBSVK, AUT, ITA, SUI, CZE, FRA, ISL, DEN, BIH
Pot 3TUR, CZE, SVN, HUN, ARM, AUT, WAL, SVK, ISLUKR, (RUS), SCO, POL, HUN, SWE, ALB, NIR, SRB, GRE
Pot 4 MNE, NOR, FIN, POL, ALB, ISR, IRL, BUL, AZETUR, SVN, ISR, IRL, NOR, BUL, FRO, MNE, EST
Pot 5 MKD, BLR, NIR, EST, GEO, MDA, LVA, LTU, LUXCYP, LVA, ARM, FIN, BLR, MKD, AZE, LTU, MDA
Pot 6KAZ, CYP, MLT, LIE, FRO, AND, SMRKAZ, LUX, LIE, GEO, MLT, SMR, AND

CONCLUSION

      La réforme du classement FIFA initiée par F3V permettrait d’améliorer les points suivants :

– simplification de la formule M*I*T en limitant le nombre de facteurs (3 au lieu de 4) et en intégrant la pondération confédérale dans le coefficient des matches continentaux (calcul moins complexe et plus significatif sur le plan statistique).

– réévaluation de la moyenne de points en supprimant le facteur de pondération (hiérarchisation des équipes à une plus juste valeur comme l’a démontré notre simulation) et en introduisant certains bonus (parcours de l’équipe en phase finale et assiduité).

– exploitation plus judicieuse du classement FIFA en l’utilisant à des cycles précis (juste après la fin de la phase préliminaire ou de la phase finale) et en optimisant son rôle dans le tirage au sort où il est sous-utilisé en phase finale (désignation des têtes de série uniquement).

– réactualisation du classement FIFA en alignant sa publication sur les rendez-vous dictés par le calendrier international (publication moins anodine et plus instructive).

L’enjeu est de taille car sans des critères évaluatifs précis, l’équité sportive et l’équilibre compétitif d’une épreuve pourraient sérieusement en pâtir. À la FIFA de jouer.

 

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